La brumisation est un procédé technique permettant de produit des microgouttelettes d’eau par injection à haute pression dans des buses micrométriques, pour une diffusion dans l’air ambiant. Si le commun des mortels connait ce procédé au travers des rampes de rafraîchissement de terrasses ou pour brumiser les serres maraîchères ou les étals de fruits et légumes, son usage est bien plus vaste, notamment dans l’industrie.
Quel est son mode de fonctionnement ? Quels sont les usages qui peuvent être faits de la brumisation dans l’industrie ? Un point général sur cette technologie en plein essor.
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Le principe de brumisation
Le principe de brumisation repose sur l’injection d’eau dans des buses micrométriques, afin de produire des gouttelettes d’eau qui sont expulsées dans l’air ambiant. Il existe deux types de brumisation, pour des utilisations assez différentes :
- la brumisation basse pression : principalement destinée à un usage domestique, elle fait appel à des pressions relativement faibles (entre 3 et 10 bars) produisant de fait des gouttelettes de grande taille, environ 10 fois plus grosses que celles produites par la brumisation basse pression. La conséquence est que la brume générée mouille les surfaces au contact, car les gouttes ne pouvant s’évaporer rapidement. On l’utilise principalement pour les jardins publics ou privés, ou aux abords des piscines, à des fins de rafraîchissement en période de chaleur.
- la brumisation haute pression : ici, les pressions utilisées (supérieures à 70 bars) produisent des microgouttelettes d’une taille de quelques microns seulement (au plus 25 microns) et ayant la faculté de s’évaporer très rapidement, sans risque de mouillage des surfaces.
À l’usage, ce sont principalement des brumisateurs haute pression qui sont utilisés dans les milieux professionnels, car leurs usages sont nombreux, eu égard aux avantages qu’ils apportent en matière de captation des particules fines et de contrôle de l’hygrométrie.
Les avantages de la brumisation haute pression
La brumisation haute pression présente de nombreux avantages, selon le mode de diffusion qui est utilisé pour la vaporisation des gouttelettes d’eau. Les brumisateurs peuvent se présenter sous forme de rampes, de canons, de ventilateurs avec buses intégrées.
Si le principal effet d’un brumisateur haute pression est de faire baisser la température par l’effet de l’évaporation (jusqu’à 12°C au maximum selon les conditions d’hygrométrie et de température initiales, et de 4 à 5°C maximum en milieu tempéré – sur une terrasse par exemple), ses usages dérivés sont nombreux et avantageux, et directement liés aux propriétés physiques des microgouttelettes générées :
- réduction des poussières, capture des microparticules, abaissement de la pollution
- diminution des mauvaises odeurs
- suppression de l’électricité statique dans les milieux trop secs
- économie d’énergie, réduction des coûts de production, baisse des coûts de maintenance
- abaissement des températures
- amélioration du confort et des conditions de travail
- etc.
Brumisation haute pression : quels usages dans l’industrie ?
C’est dans l’industrie, principalement, que la brumisation haute pression est la plus usitée pour améliorer les process de production, sur un ou plusieurs des aspects cités ci-dessus.
Réduction des poussières et particules fines dans l’air
L’un des principaux usages de la brumisation haute pression consiste en l’abattage des poussières. Il existe 3 classes de poussières, définies dans la réglementation du travail :
- les poussières fines de moins de 0.5 µm, qui impactent directement les alvéoles pulmonaires et présentent donc un danger direct en cas de présence de substances toxiques (amiante par exemple)
- les poussières de taille moyenne (jusqu’à 10 µm), qui peuvent entrer elles aussi dans les alvéoles pulmonaires en cas de surcharge de l’air ambiant en poussières
- les poussières de grande taille, appelées « poussières totales » (jusqu’à 100 µm), qui sont généralement retenues dans les fosses nasales
La brumisation haute pression, en permettant la capture dans l’air des différents types de poussières, permet une réduction dépassant les 50% du taux de concentration de poussières totales. En maintenant un taux d’hygrométrie élevé (60%) l’abattement des poussières est extrêmement sensible, et permet de fortement limiter les risques pour la santé des personnes en contact direct dans l’environnement.
Si le confort des salariés permet d’être préservé grâce à la brumisation, leur sécurité est également impactée, car ce procédé évite également les risques d’incendie liés à l’inflammation des particules en suspension dans l’air (par exemple dans l’industrie du bois).
Désodorisation
Les brumisateurs industriels permettent de diffuser des produits neutralisant ou détruisant les odeurs dans l’air ambiant : c’est un usage extrêmement courant dans l’industrie du recyclage, de la destruction de matériaux, dans l’industrie chimique ou dans l’agroalimentaire. ils permettent également de réduire drastiquement la toxicité des gaz dans l’air, en agissant au niveau moléculaire avec les composés organiques. La brumisation offre une surface de traitement optimale, de part son volume d’action uniforme et la rapidité de réaction chimique résultante.
Ce procédé, notamment par l’apport de rampes de brumisation sur les points d’entrée des locaux, permet de fortement limiter la diffusion d’odeurs dans le voisinage.
Contrôle de l’hygrométrie
La brumisation pour le contrôle de l’hygrométrie permet de traiter des volumes importants, impossibles à traiter avec les systèmes thermodynamiques usuels. On retrouve notamment des brumisateurs dans l’industrie textile, où il est important de maintenir un degré d’hygrométrie précis, ou dans les grands entrepôts logistiques qu’il est impossible de climatiser.
On utilise également la brumisation dans les datacenters, afin d’augmenter l’humidité ambiante et de réduire les taux de pannes liés à un air ambiant trop sec, générateur d’électricité statique.
Aide au maintien de la température
Si un brumisateur ne permet absolument pas de remplacer une climatisation, il permet à contrario d’améliorer les performances des condensateurs utilisés par les systèmes de climatisation (!) comme les systèmes aéroréfrigérants, notamment par fortes chaleurs, leur apportant des conditions de fonctionnement optimales, mises à mal durant les canicules.
L’agriculture utilise aussi le procédé de brumisation pour limiter les fortes chaleurs durant les périodes caniculaires, dans les bâtiments d’élevage : cela permet de préserver un certain degré d’humidité dans l’air ambiant, et de limiter les risques d’infection en améliorant les conditions d’hygiène des animaux.
Lutte contre les nuisibles (insectes volants)
La brume générée par les brumisateurs permet de lutter efficacement contre la prolifération des insectes volants, qui peuvent s’avérer nuisibles (notamment dans l’industrie agro-alimentaire).
Ce procédé, couplé aux systèmes traditionnels de désinsectisation, permet une lutte optimale et une hygiène préservée dans les locaux de stockage des denrées alimentaires.
Désinfection
Il n’a pas fallu attendre la pandémie du COVID19 pour voir les usages possibles de la brumisation à des fins de désinfection (l’un des principaux usages médiatisé depuis la crise, est la désinfection automatique des caddies dans les hypermarchés, grâce à des dispositifs utilisant des brumisateurs haute pression avec l’adjonction de désinfectant)
La brumisation est une méthode extrêmement efficace pour diffuser des désinfectants dans l’air ambiant de manière parfaitement efficace.